lundi 14 novembre 2011

Coup de théâtre à la boulangerie.

À la base j'avais publié cette BD sur le magnifique blog collectif Mon premier site internet sur lequel postent des personnes comme Bali Balo ou Le côté obscur, mais je la publie également ici pour ceux qui seraient passés à côté. 


vendredi 14 octobre 2011

I'm still here, mothafuckaz.

Chers petits amis,

Je sais que certains d'entre vous pensent que je suis devenue chiante, que d'autres pensent que je l'étais déjà, que certains pensent que je suis décédée, que d'autres pensent que j'ai été paralysée suite à un accident aérodynamique, que certains pensent que j'ai abandonné les Internets, que d'autres pensent que j'ai migré vers un blog mode, et qu'une grande majorité s'en branle.

Mais je vous rassure, je suis toujours là !  Si je n'ai rien posté depuis un bail, c'est parce que depuis que j'ai découvert que j'avais la capacité de me déplacer dans les airs sans l'aide d'un avion et pas uniquement de haut en bas, je passe beaucoup de temps à explorer les cieux dans lesquels je me suis fait plein de nouveaux copains.

Cependant, je ne vous oublie pas (enfin, ce que je n'oublie pas, ce sont surtout mes frustrations quotidiennes dont ce blog est la sublimation).  De plus, il commence à faire frais voire froid et le coucher de l'astre le plus proche de notre planète a lieu de plus en plus tôt.  Je vais donc passer plus de temps à m'ennuyer chez moi, ce qui implique le retour de mes e-merdes sur vos écrans.

Pour preuve et en cadeau voici une photo de promo de mon groupe de rap des années 1890.  Je vous fais des e-bisous et je vous dis à bientôt !



jeudi 4 août 2011

"Les miracles ne sont pas en contradiction avec les lois de la nature, mais avec ce que nous savons de ces lois." Saint Augustin

C'était une journée agréablement ensoleillée, une journée banale de juillet.  Je sortis de chez moi avec la saine mission d'aller prendre en photo des chats de gouttière parisiens pour me ressourcer et m’entraîner.  Mais au moment où j'entamai mon huitième pas rythmé d'enthousiasme, le ciel se recouvrit d'une épaisse couche de nuages et il se mit à pleuvoir comme vache qui pisse.  Stoppée dans mon élan par le caprice estival de Mère Nature, je décidai de remplacer ma séance-photo par une séance de canv.as et de coca-cola.  C'est à ce moment précis que le tonnerre retentit et qu'un éclair aussi rapide que Flash me frappa en pleine tête.  Je m'évanouis sur le coup.

Je me réveillai dans une chambre meublée et lumineuse, vêtue d'une sorte de toge blanche.  Prise d'une soudaine et inexplicable envie de faire des blagues téléphoniques à des inconnus, je me rendis compte que j'avais oublié mon téléphone portable (mobile, cellulaire, GSM) chez moi.  Sans perdre de temps, j'enfonçai la porte d'un spectaculaire middle kick, puis une autre d'un non moins grandiose high kick, descendis l'escalier gracieusement assise sur la rampe, forçai à s'ouvrir la porte vitrée par le simple pouvoir de ma pensée, sortis de cette sorte de donjon et m'envolai dans les airs.  À la fois effrayée et stupéfaite, je montai très haut dans le ciel, jusqu'à arriver sur une sorte d'île faite entièrement en nuages et avec un sympathique cottage traditionnel de la fin du XIXème avec un jardin typiquement british.

Après un court moment de réflexion et constatant le déficit de sonnette, je m'aventurai à frapper à la porte.  Cinq secondes plus tard, cette dernière s'ouvrit et j'aperçus un homme d'âge non identifié, avec un turban blanc sur la tête et la peau totalement verte.  Après quelques formalités telles une brève présentation mutuelle, nous fîmes une partie de Monopoly (que je gagnai) dans le salon victorien, après laquelle nous regardâmes trois épisodes de Pocoyo.  Puis après je me suis rappelée de mon envie de faire des blagues téléphoniques, je fis mes adieux à mon nouvel ami céleste et je rentrai rapidement chez moi.

Et après j'ai composé des numéros au hasard et me suis fait passer pour un livreur de pizzas.

Photos de Cockington Gardens, Torquay
Le cottage céleste.





mercredi 18 mai 2011

" Parler, c'est exprimer ses pensées par des signes que les hommes ont inventé à ce dessein. " Arnault & Nicole

Ce jour-là, mon récent échec sentimental avec ce musicien hongrois et mon désarroi face à l'absurdité de mon existence m'avaient fait prendre un peu trop de médicaments divers, et à la place de mon TD sur l'irresponsabilité pénale j'ai décidé d'aller m'aérer l'esprit dans les rues de la Capitale. Je longeai la rue Réaumur, puis le boulevard Sébastopol, puis arrivai enfin sur le quai de Gesvres. J'ignore quelle heure il était, mais le soleil printanier était sur le point de se coucher, adoucissant les rebords des immeubles haussmaniens avec le crépuscule. Là, mon mélange chimique a commencé à faire plus que son effet, et je me suis assise sur le rebord du pont au Change, celui duquel j'avais pris l'habitude de brandir mon majeur aux touristes sur les bateaux-mouches. Mes mains demeuraient immobiles et ma vie défilait devant mes yeux. Je me suis rappelée de la belle époque quand à chaque fois que j'étais malade ma maman prenait soin de moi et mon chien était encore en vie.

Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé, mais au moment où je me remémorais la fois où je me suis perdue sous la pluie à Vitry-sur-Seine au lieu d'aller à Maisons-Alfort, j'ai été sortie de mes méditations nostalgiques avec une certaine violence par une femme de taille et d'âge moyens. Elle me tenait par la manche et m'expliquait quelque chose avec entrain. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que je souffrais d'une otite aux deux oreilles et que ces dernières mariaient très bien la surdité et la douleur, en conséquent de quoi je ne pus comprendre que le huitième de ses affirmations. Il me sembla l'entendre m'accuser d'avoir essayé de voler son steak tartare – chose que je trouvai assez étrange, étant donné que je ne mange pas de viande – et d'avoir eu un comportement immoral envers l'employé de la piscine municipale de Saint-Quentin-en-Yvelines – chose que je trouvai d'autant plus étrange, étant donné que je n'ai jamais mis les pieds dans cette ville.

Son monologue ne m'atteignant dans aucun des sens du terme, je m'efforçai de sourire poliment et de détourner son attention avec un numéro de claquettes. ( les claquettes de danse, pas les savates). Pendant qu'elle fixait la performance et la synchronisation de mes extrémités, j'envoyai un message télépathique à son conseiller fiscal qui à son tour s'empressa de lui téléphoner. Préoccupée par sa vie personnelle, la femme moyenne décrocha : c'était l'occasion rêvée d'échapper à son joug. Chose que je ne tardai pas de faire en mettant en oeuvre mes techniques très spéciales de ninja apprises sur YouTube. Je m'enfuis donc en courant vers l'Ile de la Cité. Là j'ai croisé une voiture des forces de l'ordre qui m'arrêta et après avoir écouté mon histoire me déposa chez moi.

Et après j'ai regardé Esprits criminels.  

Le pont au Change.




mercredi 6 avril 2011

Sol lit loque.


- Bonsoir.
- Je m'en branle de ta vie.
- Certes, mais tu pourrais au moins rester poli.
- Il n'y a pas d'enfants ici.
- Il pourrait y'en avoir.
- Oui mais il n'y en a pas.
- On pourrait faire comme si y'en avait.
- Non. 
- Pourquoi ?
- Parce que.
- Ce n'est pas une réponse.
- En même temps ta question était toute pourrie.
- Ma question était tout à fait décente. 
- Ta phrase est hors-sujet.
- Ta remarque est hors-sujet.
- Tu veux qu'on parle de sujet ?
- D'accord.
- Le sujet grammatical ou le sujet ontologique ?
- Je m'en branle un peu.
- Tu pourrais rester poli.
- Je n'en vois pas la raison.
- Entre personnes civilisées, on reste polis.
- Tu te crois civilisé ?
- ... plus ou moins...
- Je vois.
- Tu vois quoi ?
- Ta mère.
- Bon, tu vas pas recommencer !
- C'est toi qui as commencé !
- Commencé quoi ?
- À être malpoli. 
- On tourne en rond là.
- Oui.
- Ça te dit une bataille navale ?
- Non.
- À moi non plus.
- ...
- Un trou du cul ?
- Je croyais qu'on arrêtait les impertinences !
- C'est le nom d'un jeu de cartes.
- Je sais.
- Alors pourquoi tu me fais chier ?
- Je suis enquiquineur.
- Emmerdeur plutôt !
- Enquiquineur c'est plus joli, plus technique.
- Technique ta mère.
- C'est un jeu de mots ?
- Un calembour. 
- Ouais, tu te fous de ma gueule quoi.
- Mais non.
- Mais si.
- Non.
- Si.
- Bon, je vais me coucher. 
- Oui c'est ça, fais de beaux rêves.
- Bonne nuit. 



samedi 19 mars 2011

"Penser, c'est renoncer au charme du premier abord." Nietzsche

J'avais prévu de passer la soirée à regarder les épisodes 15, 16, 17, 18, 19 et 20 de la saison 2 de NCIS en mangeant des chips et buvant du coca.  Cependant, au moment où je lavais le verre dans lequel je comptais boire, j'entendis "Gang Control" de Leftöver Crack.  Il me fallut peu de temps pour reconnaître ma sonnerie de portable et je m'empressai de décrocher.

- Allo ?
- KIKOOOOO !!!!

C'était Cunégonde, une copine un peu ingénue que je connus à douze ans lors de mes vacances au Pakistan.  Elle me proposait de venir la rejoindre à une soirée déguisée de vétérans des CPE sur le thème des animaux domestiqués.  Mon cœur balançait entre l'agent Gibbs et mon tout nouveau déguisement de canari gothique, mais après quarante-huit secondes de réflexion, je rangeai le coca au frigo et commençai à me préparer pour la soirée.

Trois quarts d'heure en temps réel plus tard, je me retrouvai au milieu d'une foule de jeunes saouls et déguisés dans un appartement à Voltaire.  En me servant un verre de punch, j'aperçus à quelques mètres de moi et un verre de whisky à la main ce labrador clown qui avait hœbuidé* un quart d'heure avant.  Les cinq Affligem et les quatre verres de punch ayant commencé à atteindre mon cortex, quelque chose me fit croire que ce labrador et moi avions été amis depuis toujours et j'entamai une conversation des plus chaleureuses sur le réchauffement climatique, ce qui ne l'a visiblement pas surpris. 


Les heures ou les minutes défilaient au rythme d'une horloge, et après avoir verbalement parcouru toutes le causes humanitaires d'actualité, nous nous retrouvâmes sur un pont du canal Saint-Martin du côté de République à jeter des avions en papier craft dans l'eau.  C'est alors que huit agents de police nous aperçurent et nous ordonnèrent d'arrêter ça, ce qui nous obligea à prendre la fuite.


Et après on a mangé un panini fromage. 


hœbuider 
{é-bui-dé} verbe
arriver en retard parce qu'on habite à côté 



NCIS saison 2.

mardi 1 février 2011

"L'essentiel, ça n'est pas de vivre, mais de bien vivre." Aristote

Il est une heure.
Il est une heure et on essaie de s'endormir.
Il est une heure et la crainte de ne pas y parvenir augmente à chaque minute.
Il est une heure et on commence à compter le temps qui nous resterait pour dormir.

Un livre, une série, une tisane... non.  Rien.  Impossible de s'endormir.

Il est trois heures.
Il est trois heures et le sommeil ne vient pas.
Il est trois heures et le réveil est prévu dans à peine quatre.
Il est trois heures et chaque instant qui s'écoule augmente le taux de culpabilité.

On change de position, on change d'oreiller, on ouvre et ferme la fenêtre, on se lève boire de l'eau, on se recouche... et on ne dort toujours pas.

Il est cinq heures.
Il est cinq heures et les pensées envahissantes sont toujours là.
Il est cinq heures et l'angoisse est venue peu à peu remplacer la culpabilité.
Il est cinq heures et ce n'est plus la migraine mais chaque cellule de notre corps qui nous rappelle l'heure qu'il est.

Les minutes passent comme un supplice, les pensées bouillent et le cœur bat comme après un cinq-cents mètres.  On aimerait remonter le temps, essayer de faire quelque chose qui sauverait notre nuit, mais on sait qu'on y pourra rien.  Tout devient désagréable: des bruits extérieurs jusqu'à notre propre peau.


Il est sept heures.
Il est sept heures et on se lève sans s'être réellement couché.
Il est sept heures et on se prépare comme pour une exécution. 
Il est sept heures et on a la nausée à l'idée de la journée qu'on va passer. 


Et la journée commence.  On sort affronter le matin sombre et froid, on s'engouffre dans les transports grisâtres et silencieux, on entreprend ses activités quotidiennes.  Chaque instant de la journée se passe dans l'agonie, dans la lutte contre le sommeil qui se pointe avec quelques heures de retard mais plus fort que jamais.  Et à chaque minute de la journée on souffre, on désespère et on essaie de se promettre que demain on remédiera à son insomnie.