mardi 1 février 2011

"L'essentiel, ça n'est pas de vivre, mais de bien vivre." Aristote

Il est une heure.
Il est une heure et on essaie de s'endormir.
Il est une heure et la crainte de ne pas y parvenir augmente à chaque minute.
Il est une heure et on commence à compter le temps qui nous resterait pour dormir.

Un livre, une série, une tisane... non.  Rien.  Impossible de s'endormir.

Il est trois heures.
Il est trois heures et le sommeil ne vient pas.
Il est trois heures et le réveil est prévu dans à peine quatre.
Il est trois heures et chaque instant qui s'écoule augmente le taux de culpabilité.

On change de position, on change d'oreiller, on ouvre et ferme la fenêtre, on se lève boire de l'eau, on se recouche... et on ne dort toujours pas.

Il est cinq heures.
Il est cinq heures et les pensées envahissantes sont toujours là.
Il est cinq heures et l'angoisse est venue peu à peu remplacer la culpabilité.
Il est cinq heures et ce n'est plus la migraine mais chaque cellule de notre corps qui nous rappelle l'heure qu'il est.

Les minutes passent comme un supplice, les pensées bouillent et le cœur bat comme après un cinq-cents mètres.  On aimerait remonter le temps, essayer de faire quelque chose qui sauverait notre nuit, mais on sait qu'on y pourra rien.  Tout devient désagréable: des bruits extérieurs jusqu'à notre propre peau.


Il est sept heures.
Il est sept heures et on se lève sans s'être réellement couché.
Il est sept heures et on se prépare comme pour une exécution. 
Il est sept heures et on a la nausée à l'idée de la journée qu'on va passer. 


Et la journée commence.  On sort affronter le matin sombre et froid, on s'engouffre dans les transports grisâtres et silencieux, on entreprend ses activités quotidiennes.  Chaque instant de la journée se passe dans l'agonie, dans la lutte contre le sommeil qui se pointe avec quelques heures de retard mais plus fort que jamais.  Et à chaque minute de la journée on souffre, on désespère et on essaie de se promettre que demain on remédiera à son insomnie.